Psychologie

Stratégie pour le futur

Avec l’apparition du SPP (Syndrome Post-Polio) se dressent à nouveau devant la population des anciens polios, d’une manière incontournable, les spectres hideux de soi et de la mort, à un âge où ils sont encore pleins d’énergie, de désirs, de projets : s’éveille alors en eux la voix de cet enfant blessé et vulnérable, maltraité dans son corps, tentant désespérément de refouler sa souffrance et sa peur de ne pas être aimé, cet enfant qu’ils ont été…

A dénier une nouvelle fois cette voix, à ravaler leur souffrance et à persister à poursuivre le mirage de la Normalité, les anciens polios risquent de se condamner à mener une vie douloureuse et à en anticiper le terme.

A la réalité physique du SPP, les médecins prescrivent aujourd’hui le repos, une réduction de l’activité, l’utilisation d’aides fonctionnelles… tout ce contre les rescapés de la polio se sont souvent battus, d’où leur légitime résistance au changement, d’autant plus que cette lutte constante leur a permis d’atteindre un niveau d’insertion sociale souvent satisfaisante et que ces résistances sont majorées par les incertitudes du traitement et du pronostic.

A cette réalité physique correspond une réalité psychique, celle de réaménager tout leur édifice personnel!…

Il leur faut :
– déposer leurs bagages et déballer leurs affaires (se réapproprier leur vécu antérieur dans toutes ses dimensions);
– trier le nécessaire du superflu et remettre dans leurs valises l’essentiel et l’indispensable pour continuer le voyage (déconditionnement, abandon d’anciennes valeurs inadaptées et affirmation de leur individualité).

En reconnaissant et en acceptant leurs limites, les anciens polios trouveront un nouvel équilibre, tant au plan psychologique que physique, qui conciliera handicap, estime de soi et plaisir de vivre.

Pour faire face à cette véritable révolution, il paraît conseillé d’inviter la population des anciens polios…
– à se tenir informés de l’évolution des recherches sur le handicap,
– à solliciter une évaluation médicale de leur état physique,
– à participer à la vie associative
– à créer des réseaux d’information, des groupes de rencontre (groupes d’auto assistance, de soutien…) susceptibles d’aide à prévenir le SPP et à soutenir leurs efforts pour une vie meilleure.

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